2018 : PAPAS. Pièce de théâtre de marionnettes, co-écrite avec la troupe Les Têtes en L’air. Mise en scène de Fabio Longoni.
2017 : 90 MINUTES POUR SAUVER LE MONDE. Pièce co-écrite avec la troupe angevine La Tribu. Mise en scène de Marie Gaultier.
2016 : GANIVELLES. Pièce co-écrite avec la compagnie angevine La Galerie. Mise en scène en 2017 par Fabio Longoni.
2015 : POULET A L’ESTRAGON. Pièce co-écrite avec Bertrand Jallade. Interprétée par Anita Cherré, Laurent Babarit et François Mérré. Mise en scène en 2016 par Mathias Massieu.
Ci-dessous, les deux premières pages ! (Si vous voulez l’intégralité du texte, faites votre demande sur c.belloeil@yahoo.fr)
POULET A L’ESTRAGON
Décor : La cuisine de Francis Rivry et de sa femme, Sylvie. Une cuisine simple : un frigo, une table, quatre chaises, un évier et une gazinière sur laquelle mijote un plat. Détail important : des piles de livres sont posées sur les différents meubles de la cuisine : sur deux des chaises, dans le vaisselier, à même le sol, etc…
Dernier détail : sur le sol, sont posées deux grosses écuelles (voyantes, de couleur rouge). La porte d’entrée débouche directement sur la cuisine.
Elle s’ouvre, déclenchant des aboiements dans la pièce d’à côté.
Arrivée d’Etienne de Baunez, suivi de Francis Rivry, lequel referme la porte à clef. Puis Francis frappe des coups contre la cloison.
Francis : Vos gueules les chiens ! (Les aboiements se calment.)
Francis : Tenez, donnez-moi votre manteau.
C’est dommage qu’on ait loupé le train. (Il pose le manteau sur une chaise)
On voit de tout aujourd’hui, même des voleurs qui ne volent plus.
Etienne : Sûrement des vandales.
Francis : Vous voulez boire quelque chose en attendant ?
(Francis va vers le frigo et sort une bouteille)
Etienne : Je ne veux pas déranger.
Francis : (il sort deux coupes de champagne du vaisselier) Non, non, vous ne me dérangez pas.
Etienne : Tous ces livres, je vois que vous aimez lire, ça fait plaisir…Je peux regarder ? Réflexe de professionnel, excusez-moi… (Il prend un exemplaire) Ah, c’est pas des livres de cuisine… « Editions des écrivains nouveaux »… cette maison d’édition ne me dit rien… Francis Rivry… Francis Rivry… Francis Rivry… Je ne vois pas non plus, il est peut-être québecois.
(Francis remplit les deux coupes)
Etienne : Ah, du champagne ? Je ne connais pas cette marque.
Francis : Un mousseux de Loire, c’est aussi bon que le champagne…et c’est moins cher.
Etienne : Il ne fallait pas, je vous remercie, c’est trop, on ne se connaît pas… J’ai déjà pas mal bu ce soir… Mais d’ailleurs, votre tête me dit quelque chose. On se connaît ?
(Sonnerie de téléphone)
Excusez-moi, c’est ma femme. (Il décroche) Bonsoir, Chérie…
La voix de la femme d’Etienne :(au téléphone) C’est moi. T’es où ?
Etienne : Tu vas rigoler, on a crevé les pneus à toute une lignée de voiture. Et la mienne était dans le lot. Les quatre pneus, tu te rends compte. Gentiment, Monsieur…. monsieur comment déjà ?
Francis : Rivry, Francis Rivry.
Etienne : Monsieur Rivry m’a convié de rester un temps chez lui en attendant le train de 23 h 08.
La voix de la femme d’Etienne : (lui coupant la parole) Bref, il t’arrive toujours des trucs incroyables. Bonsoir. (elle raccroche)
Etienne :(pour garder bonne contenance) C’est pas de ma faute, on m’a crevé les quatre pneus, bonsoir à toi aussi ma chérie. (il coupe son portable) Excusez-moi, c’est ma femme.
Francis : Oui, on se connaît !
Etienne : Excusez-moi ?
Francis : Oui, on se connaît. A un enterrement.
Etienne : A un enterrement ? Lequel ?
Francis : Daniel.
Etienne : Daniel ? …Quel Daniel ?
Francis : Daniel Pennac.
Etienne : Mais vous êtes de sa famille? Un proche ?
Francis : En quelque sorte, oui.
Etienne : Mince alors, je ne vous remets pas. Vraiment, je suis désolé.
Francis : On s’est vu aussi à d’autres enterrements.
Etienne : D’autres enterrements ?
Francis : Oui, l’enterrement de Jean-Louis Fournier. J’ai même fait la crémation de Michel Houellebecq.
Etienne : Ah oui, vous travaillez dans les pompes funèbres ! Ah bah, je vous remets, maintenant. Votre tête me disait bien quelque chose.
Francis : Ma tête, peut-être, mais pas mes romans !
(La porte s’ouvre. Sylvie, la femme de Francis, apparaît)